sortir de l'eau
et creuser
la terre
sortir de la terre et creuser l’eau et les oiseaux dansent la mort au-dessus de ma tête mon cœur explose et je crie dans le silence de sa psychose les violons sifflent en attendant la pluie absence de gravité les gouttes remontent aux sommets des volcans creusés par l'amour amour creux cratère infini je suis là seule sur cet océan sec desséchée par l'attente d’un geste mains posées sur le sol chaud mes larmes ne tombent pas les yeux fermés la mère dort encore un siècle jusqu'au jour où les mains réveillent son âme à la peau rêche de l’intérieur son corps sa vie la douleur elle jouit maintenant la partie peut commencer la vie coule dans ses yeux blancs elle me regarde et me demande si je suis un ange je lui dis que mon sang est malade je lui dis que ma chair est glaciale je lui dis que ma bouche ne s'ouvre pas je n'arrive pas à dire devant ce silence elle se perça les yeux avec ses ongles longs et sales elle ne veut rien voir je suis désincarnée face au vent mon sang de la poussière disparaître dans le ventre de la mère à nouveau seule elle jouit encore elle dit que ce n’est rien le soleil se lèvera elle dit que ses yeux ne s’ouvrent pas elle dit qu’il n’y a rien à voir mon nom résonne contre les parois creuses de l’océan et elle continue à dire que de voir abîme la douleur est partout la misère est partout et la lumière revient toujours il suffit de fermer les yeux me dit-elle la lumière se trouve dans la nuit celle qui abrite la vérité la vérité du jeu de la solitude ce jeu où les loups ont le ventre creux où la terre a soif où le vide de toi me rend malade regarde-moi s’il-te plaît et laisse-moi sortir du tourbillon de la poche ronde et pleine